L’histoire du

Canal 

Du canal de Roanne à Digoin

Le grand ébranlement de la Seconde Guerre mondiale

Lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale, le bassin industriel de St Etienne-Roanne est à nouveau mis à contribution pour l’effort de guerre. Mais la «drôle de guerre» ne dure pas, très vite c’est la débâcle des armées alliées, les nazis pénètrent toujours plus loin sur le territoire français.


Du jour au lendemain, des dizaines de milliers de personnes sont jetées sur les routes: un seul objectif, passer la Loire pour espérer se mettre à l’abri. Ainsi, plusieurs communes de notre secteur, notamment Briennon et Chambilly, voient affluer de longues colonnes de réfugiés. Très vite, la solidarité s’organise, on aménage des dortoirs dans les granges ou les églises, on prépare du café, des soupes chaudes, pour essayer de réconforter un peu de milliers de personnes, dont beaucoup de femmes et d’enfants, qui ont dû fuir les combats et les bombardements.


Puis, la France retient son souffle, et le couperet tombe: l’armistice est signé, le pays va être coupé en deux. La ligne de démarcation est tracée, suivant par ici le Loire en Aval de Digoin, et passe au milieu du canal du Centre. Ce choix s’avérera peu judicieux pour l’occupant: en effet, un seul point de passage, sur le Pont des Fénéants, a été installé. Mais… l’hiver est rude, le canal gèle, il devient possible de passer d’une zone à l’autre très facilement, au nez et à la barbe des soldats allemands. Alors, la Commandantur décide d’absorber l’entièreté du canal du Centre et sa rive gauche dans la Zone occupée.

La navigation ne s’arrête pas pour autant. Mais les mariniers ne sont guère satisfaits de naviguer pour faire tourner l’économie de guerre ennemie. La Résistance s’organise… Une nuit de 1943, un avion se pose tous feux éteints, dans un pré entre Loire et Canal, sur la commune de Melay, ramenant pour la dernière fois un certain Jean Moulin sur le sol français, vers son funeste destin. Et puis parmi les bateliers, nombreux sont ceux qui décident de s’investir dans le mouvement. Ils sont donc de plus en plus contrôlés… Car ils sillonnent toute la France nos mariniers, et il est tellement facile de cacher des messages, des armes ou des combattants de l’ombre, dans les cales pleines de charbon… tous ne survivront pas à leur engagement contre l’occupant.



Lorsque finit la guerre, à nouveau il faut reconstruire. De nombreuses régions ont été durement touchées. Une fois de plus, les canaux permettent d’acheminer facilement les marchandises jusqu’à ce que… Jusqu’à ce que les réseaux de chemin de fer et de routes soit remis en état.


On commence timidement, pour ceux qui en ont les moyens, à équiper les bateaux de moteurs thermiques, même si le halage par des chevaux de traits perdure jusque dans les années 1970. Souvenez-vous, les enquêtes du fameux Commissaire Maigret, dont plusieurs se passent le long de nos canaux… Simenon, qui a sillonné, comme plaisancier, le vaste réseau des voies navigables, dépeint avec tellement de justesse ce monde à part des mariniers, qui se bat pour survivre, alors que sa fin est déjà annoncée.


Car si le train et la marine se sont combattus depuis un siècle et demi pour le contrôle du fret, c’est finalement un troisième larron qui va porter un coup fatal aux canaux: le transport par camions.


Avec les Trente glorieuses, le prix des camions se démocratise, le carburant ne coûte presque rien, les camions peuvent aller partout… Dans les années 1970 la vapeur se renverse, le fret routier détrône les péniches.


Mais regardez, mes amis, voilà que j’aperçois Alain Brisset, ancien marinier né sur le CRD. Il va pouvoir vous en parler, de notre canal d’après la guerre, et de la disparition progressive des mariniers!

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